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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/221

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des convives. Huit bardaches de quinze ans se tenaient respectueusement deux par deux, appuyés sur le dos de la chaise de chacun des convives, afin d’exécuter, au moindre signe, les ordres qui pourraient leur être donnés. Aux quatre angles de la table, en face de chaque acteur était un grouppe composé de deux vieilles femmes, deux négresses, deux vigoureux fouteurs, deux bardaches, deux jeunes filles de dix-huit ans, et deux enfans de sept. D’un seul geste on pouvait approcher ce grouppe de soi et se satisfaire avec les sujets qui le composaient. Au-delà du gradin, s’élevaient quatre théâtres, sur chacun desquels deux : nègres déchiraient à coups de fouet une belle fille de seize à dix-sept ans qui disparaissait par des trapes, et une autre reparaissait dès que la première était engloutie ; de droite et de gauche de chacun de ces fustigateurs, et sur le même théâtre, étaient d’autres nègres enculant des gitons mulâtres, de l’âge de douze ou treize ans. Quatre filles de quinze ans placées sous la table suçaient le vit de Cornaro et nos cons. Un faisceau énorme de lumière partant du plafond répandait dans cette salle une flamme aussi