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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/131

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celle de trente ans, grosse de huit mois, perd ses forces la première, elle chancelle entraîne bientôt sa camarade dans sa chûte ; toutes deux jettent les hauts cris, en tombant sur les ronces aiguës qui les reçoivent ; nos scélérats, pleins de vin et de luxure, se précipitent comme des furieux sur elles ; les uns les battent, les autres les frottent avec les épines qui les couvrent, ceux-ci sodomisent, ceux-là enconnent, tous jouissent, lorsque de violentes mouches, éprouvées par la fille de trente ans, avertissent l’assemblée que la malheureuse va se débarrasser de son fardeau ; tout secours lui est constamment refusé ; la nature se soulage elle-même, mais c’est un cadavre qu’elle met au jour… un malheureux cadavre, qui lui-même coûte la vie à sa mère. Ici l’exaltation des têtes est à son comble, tous les moines déchargent à-la-fois, tous inondent simultanément ou des cons ou des culs, ou des bouches ; il coule des ruisseaux de foutre ; d’affreux blasphêmes font retentir les voûtes, et le calme renaît à la fin. Les morts s’emportent d’un côté, de l’autre les victimes rentrent au sérail ; et le supérieur, restant seul avec Justine et celle des filles de vingt-cinq ans, qui se nommait