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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/86

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de quelque genre qu’ils soient, peut te valoir la mort ; jette les yeux sur les compagnes qui t’entourent, il n’en est pas une seule qui soit venue de bonne volonté dans cette maison, la force et la ruse nous les ont amenées toutes. Toutes ont voulu comme toi montrer des résistances, et toutes ont promptement reconnu l’inutilité de cet absurde projet, quand elles ont vu que les défenses qu’elles pouvaient opposer ne pouvaient les conduire qu’aux plus affreux traitemens. Justine, continua le supérieur, en lui montrant des disciplines, des verges, des férules, des scapels, des tenailles, des stilets et autres instrumens de supplices, oh ! Justine, il est bon que vous le sachiez, voilà les moyens séducteurs que nous employons avec les filles rebelles, et ils nous les soumettent sur-le-champ ; voyez si vous avez envie de vous en convaincre ? Aurez-vous recours aux réclamations ? à qui les adresserez-vous ? qui recevra vos plaintes, dans un lieu qui ne sera jamais rempli pour vous que de délateurs, de juges et de bourreaux ? implorerez-vous la justice ? nous n’en connaissons d’autre que celle de nos voluptés… les loix ? nous n’admettons que celles de nos passions… l’humanité ? notre unique