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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/125

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sidère ; ne vous donne-t-il pas l’idée du lion convoitant l’agneau qui va devenir sa proie ? Heureux effets de la satiété ! on croirait que vous émoussez tous les ressorts de l’ame, et c’est de vous que naissent les plus douces émotions de la lubricité.

« Près de cette belle Octavie, Mariette se montre à vous : les fesses qu’elle vous présente ont long-tems échauffé vos desirs ; il n’est pas une seule volupté dans le monde à laquelle vous ne l’ayez soumise. Mariette était belle et douce. O nature ! laisse-moi répandre ici quelques larmes… et le coquin les jouant… Je sens qu’on n’étouffe point ton murmure, qu’on n’est point père impunément. Mais tous les sentimens doivent s’éteindre dans cette chaire de vérités ; et ce n’est plus qu’à la vérité seule que l’orateur doit rendre hommage. Que de vices se mêlèrent aux vertus de Mariette ! Elle était humoriste, acariâtre, révoltée de vos opinions et de vos mœurs ; se liant toujours par préférence à toutes les prudes du sérail ; cherchant à connaître, à suivre même une religion dont nous ne lui avions jamais dit un mot, et qu’elle ne connaissait que d’après la conversation des dévotes, qu’elle recherchait avec tant de soin.