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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/129

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parmi nous la juste récompense de ceux qui voudraient embrasser ses loix. Pour moi, je renouvelle mon serment de la fuir… de la détester toute ma vie. O mes heureux confrères  ! que tous les cœurs répondent à ma voix, et qu’on ne trouve plus dans cette enceinte que des bourreaux et des victimes  ! »

Sylvestre, couvert d’éloges, descendit de la tribune, et les scènes s’ouvrirent. On s’empare des coins de la salle, dont la forme exagone offrait un réduit à chacun. Des faisceaux de bougies éclairaient ces angles, dans chacun desquels se trouvait une vaste ottomane et une commode, garnie de tout ce que la luxure la plus désordonnée… la plus atroce rendait nécessaire à ces scélérats. Deux filles, un giton, un fouteur, escortaient les moines dans leurs niches. Les duegnes descendirent d’abord Octavie, ensuite Mariette, et les présentèrent enchaînées et nues, au réduit de chacun des moines.

La victime, à cette première tournée, devait recevoir une vexation de telle nature, qu’à supposer qu’elle vécût, elle en fût marquée toute sa vie. Chaque moine devait, en même-tems, graver sur les épaules ou sur