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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/372

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moribonde, il la présente à d’Esterval, qui la sodomise aussi-tôt. Chacun de ces scélérats veut, dans son genre et suivant ses goûts, se permettre d’égales atrocités ; et l’on n’a pas d’idée des exécrations où se livrent ces monstres, jusqu’au dernier moment, avec cette malheureuse petite fille. Jamais les peuples les plus cruels, jamais les plus féroces antropophages n’atteignirent à ce degré d’horreur et de cruauté. Elle expire à la fin ; et les banquettes de la terrasse, dont nous avons précédemment parlé, ensevelissent à jamais le crime épouvantable, qui vient de se commettre avec autant d’audace que de frénésie.

Oh ! quelle passion que la luxure ! Si elle est la plus délicieuse de toutes celles dont la nature nous inspire le goût, on peut bien assurer qu’elle est en même-tems la plus forte et la plus dangereuse.

Excédés de fatigues, on fut à la fin se coucher. Et Verneuil, auquel une nouvelle idée luxurieuse rendait aussi-tôt toutes ses forces, ainsi que nous l’avons déjà dit, voulut absolument passer la nuit avec sa fille Laurette, qui, de tout ce qui est là, est celle qui pos-