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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/142

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Toute la compagnie sortait de table, quand nous sautâmes au bas du lit, où nous venions de faire des extravagances, pour appliquer nos yeux contre les fentes d’une cloison, qui séparait la chambre où nous étions, de celle où les orgies allaient se célébrer.

À l’embrâsement où nous vîmes les têtes, il nous parut que les sacrifices qu’on se préparait à offrir, se ressentiraient de ceux qu’on venait de célébrer sur les autels du dieu de la bonne chère. Mon père, sur-tout, me parut complètement gris : Ives, dit-il à son confrère, faisons déshabiller ces garces ; celle qui sera plutôt nue, sera foutue la première… la plus paresseuse, au contraire, recevra cinquante coups de fouet de chacun. — J’y consens, répondit Ives ; aussi bien ai-je autant d’envie de fouetter que de foutre ; ce n’est pas qu’à mon gré le premier ne vaille infiniment mieux que le second ; mais, comme je bande beaucoup aujourd’hui, j’ai besoin d’élancer du sperme, et je ne le perds jamais si bien qu’en foutant. Le bougre, en disant ces mots, soutenait l’argument d’un vit musculeux, dont la tête écarlatte menaçait le ciel. Sacre-Dieu, lui dit mon père en venant empoigner ce membre… oh ! bougre-de-Dieu, mon ami,