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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/190

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cette menace, Roland s’enflamme ; son agitation, son désordre le rendent semblable au tigre prêt à dévorer sa proie. C’est alors qu’il met au jour le redoutable membre dont il est pourvu. En as-tu quelquefois vu de semblable, dit-il en le faisant empoigner à Justine ? tel que le voilà, poursuivit ce faune, il faudra pourtant bien qu’il s’introduise dans la partie la plus étroite de ton corps, dussé-je te fendre en deux. Ma sœur, bien plus jeune que toi, le soutient dans cette même partie ; jamais je ne jouis différemment des femmes ; il faudra donc qu’il te déchire aussi ; et pour ne laisser aucun doute sur le local qu’il veut dire, il y introduit trois doigts armés d’ongles aigus, en disant : oui, c’est-là, c’est-là que j’enfoncerai, tout-à-l’heure, ce membre qui t’effraie ; il y entrera de toute sa longueur ; il te déchirera l’anus ; il te mettra en sang, et je serai dans l’ivresse. Il écumait en disant ces mots entremêlés de juremens et de blasphêmes odieux. La main dont il effleure le temple qu’il paraît vouloir attaquer, s’égare alors sur toutes les parties adjacentes ; il les pince, il les égratigne, il en fait autant à la gorge, et la meurtrit tellement, que Justine en souffrit quinze jours des douleurs horri-