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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/21

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tus vous l’assurent. Ce qui m’afflige, moi, mon enfant, je vous le répète, c’est la route épineuse… le chemin excessivement douloureux, par lequel vous allez parvenir aux délices qui vous sont préparées pour toujours. Et le cruel époux persifflerait peut-être encore sa malheureuse femme, si le fougueux Verneuil ne se fût à l’instant jeté sur la victime, pour en jouir délicieusement, disait-il, dans l’état de crises et d’angoisses où elle devait être. Le scélérat l’enconne, la lime avec ardeur… cueille avec impudence des baisers luxurieux sur une bouche flétrie par les plus amères douleurs, et qui ne s’ouvre plus qu’aux plaintes et qu’au désespoir… Attends, dit Gernande à son frère, en l’engageant à ne point précipiter son extase ; il faut que ce soit en jouissant d’elle, toi par-devant, Bressac en cul, moi dans la bouche, d’Esterval et Victor sous les aisselles, que nous prononcions tous cinq son supplice. Qu’on nous donne ce qu’il faut pour écrire, poursuit-il dès qu’il voit son idée remplie ; je vais commencer par tracer le mien ; et le scélérat, avec réflexion, le fait en jouissant de sa malheureuse épouse, qu’il considère à chaque mot qu’il peint. Victor en fait autant ; il écrit avec flegme, sur