Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/230

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce malheureux fruit de ton amour aura vu la lumière. — J’en serais, sacre-Dieu, bien fâché, dit Roland ; la terre a bien assez d’un, monstre tel que moi ; je ne veux point lui en rendre l’image ; tu sais bien d’ailleurs que je n’aime pas la progéniture ; rien ne fut plus mal-à-droit de ta part, comme de te laisser faire un enfant ; tu traçais toi-même ton arrêt de mort avec le foutre dont tu lui donnais la vie. — Oh ! mon cher Roland. — Et, non, non, il faut que tu périsses avec ton fruit ; je veux que dans une heure il ne soit pas plus question de la mère que de l’enfant. Mais, ne t’inquiètes point, poursuit le scélérat, en liant et garrottant sa malheureuse sœur sur un banc de bois, les cuisses très-écartées et les reins relevés par un sac de bourre ; non, ne t’inquiètes point, je veux, en arrachant l’arbre, en planter sur-le-champ un autre ; branles-moi, Justine, pendant que j’opérerai : l’infâme ! Oh ! grand Dieu ! comment rendre de telles exécrations ! Le monstre abominable ouvre avec un scapel le ventre de sa sœur… en arrache lui-même le fruit, le foule aux pieds, et remplace le germe qu’il détruit, par le foutre écumeux que lui fait dégorger Justine. Il laisse cette malheureuse femme ou-