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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/361

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formons deux haies  ; armons-nous chacun d’une excellente gaule, et faisons passer Justine par les verges. À combien de tours la condamnerons-nous, dit Brumeton qu’enflamme cette idée  ? À douze, répond Volcidor.

Il ne faut rien déterminer, dit Nicette  ; il faut que la gueuse y passe jusqu’à ce qu’elle tombe. Non, non, dit Cardoville  ; je la réserve à un autre genre de supplice  : amusons-nous de celui qui vient de nous être proposé  ; mais que ce ne soit point par un chemin si doux que cette malheureuse soit conduite à la mort. Eh bien  ! reprit Zulma, exécutons toujours mon idée. On se forme. La triste Justine, qui se soutient à peine, est obligée de parcourir les rangs en six minutes  ; son malheureux corps n’est plus qu’une plaie… Encore de même à ce supplice, on n’imagine pas à quel point les deux jeunes filles exercent leur férocité lubrique  ; ce sont elles qui frappent le plus fort. Justine succombe  ; les tigres vont la chercher à terre, et c’est dans cet affreux état qu’ils ordonnent aux nègres d’en jouir. Tous deux s’en emparent  ; pendant que l’un jouit du devant, l’autre s’enfonce dans le derrière  ; ils changent et rechangent sans cesse  : Justine est encore plus déchirée de leur grosseur,