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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/382

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que l’on verra bientôt figurer dans les aventures de la sœur de Justine ; oui, voilà bien ici les Malheurs de la Vertu ; et là, poursuivit-il en montrant Juliette, là, mes amis, les Prospérités du Vice.

Le reste de la soirée fut employé au repos ; et dès le lendemain, Juliette annonça à ses amis qu’elle voulait raconter son histoire à sa sœur, afin, disait-elle, de la faire mieux juger de la puissante manière dont le ciel protège et récompense toujours le vice, quand il abbat et contriste la vertu. Écoutez-moi, Justine ; vous, Noirceuil et Chabert, je ne vous invite point à entendre de nouveau des détails dans lesquels vous avez trop de part, pour qu’ils ne vous soient pas familiers. Allez passer quelques jours à la campagne ; nous verrons, à votre retour, ce qu’on pourra faire de cette fille. Mais vous, marquis, et vous, mon cher chevalier, je vous prie d’entendre ce que j’ai à vous dire, et d’être persuadés que ce n’est pas sans fondement que Chabert et Noirceuil vous ont souvent dit qu’il existait bien peu de femmes plus singulières que moi dans le monde.

On passe dans un salon délicieux. La com-