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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/110

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Claude, et vigoureux comme des moines, vous traiteront comme des Messalines. À l’égard du mystère, vous pouvez être sûres qu’il sera plus exact qu’il ne saurait jamais l’être dans le monde. Vous avez desiré quelques impiétés ; nous savons ce que sont toutes ces petites folies, soyez tranquilles, vous serez satisfaites sur tout. Les sots disent que les moines ne sont bons à rien, nous vous prouverons, mesdames, que les carmes au moins sont excellens pour foutre. Un langage aussi énergique, joint aux épreuves que nous venions de faire, ne pouvant plus nous laisser de doute sur la façon dont nous serions reçues, nous prévînmes ces honnêtes anachorètes que nous amènerions avec nous deux jolies filles pour aider et servir nos amusemens. Mais comme différentes affaires s’opposaient à ce que cette agréable partie s’arrangeât aussi vîte que nous l’aurions désiré, elle fut remise au jour de Pâques, Ce choix s’arrange on ne peut mieux avec nos petites impiétés, dit Clairwil ; j’aurai, quoiqu’on en puisse dire, un véritable plaisir, à profaner le plus saint des mystères de la religion chrétienne, dans celui des jours de l’année qu’elle regarde comme une de ses plus grandes fêtes.