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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/132

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malheureux. Rien ne me fait bander comme cela, dit la scélérate : qui de vous trois veut me branler, pendant cet examen ? je m’offre, et comme je suis penchée sur les genoux du mort, Noirceuil m’encule en cet état, pendant que Saint-Fond prenant Clairwil à revers, la traite de même… Tout le monde décharge encore une fois, et le plus voluptueux souper est de nouveau servi sur une table, aux pieds de laquelle on veut que le corps reste. Juliette, me dit Saint-Fond, en me baisant avec ardeur, tiens voilà ce que je t’ai promis. Faut-il te l’avouer, chère fille, ce n’est en vérité que d’aujourd’hui que je te crois bien digne de nous. Je ne pense pas tout à fait comme cela, dit Clairwil, et je lui trouve toujours le même défaut ; elle ne commet le crime que dans l’enthousiasme, il faut qu’elle bande ; et l’on ne doit jamais s’y livrer que de sang froid. C’est au flambeau du crime qu’il faut allumer celui de ses passions, tandis que ce n’est qu’à celui des passions que je la soupçonne d’allumer celui du crime. La différence est fort grande, dit Saint-Fond, car le crime alors n’est que l’accessoire, et il doit toujours être le principal. Je pense