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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/134

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aussi loin qu’elle peut aller ; mais qu’elle ne s’arrête pas en chemin, qu’elle ne tourne jamais les yeux en arrière, que pour se reprocher son peu de progrès, et non pour s’étonner de la grandeur du chemin qu’elle a fait. Je veux plus, dit Clairwil, je vous repète que j’exige d’elle de faire le mal… non pas pour s’exciter à la luxure, comme je crois qu’elle le fait, mais pour le seul plaisir de le commettre. Je veux qu’elle trouve dans le mal dénué de toute luxure, l’entière volupté qui existe pour elle dans la luxure ; je veux qu’elle n’ait besoin d’aucun véhicule pour exercer le mal. Qu’une fois dans cette situation, elle y éprouve tous les attraits piquans du libertinage, à la bonne heure ; mais je ne veux pas qu’elle ait besoin de se branler pour faire un crime, parce qu’alors, il résultera de cette manière de se conduire, qu’aussitôt que son tempéramment sera usé, elle n’osera plus se livrer à aucun écart ; au lieu que par le moyen que j’indique, ce sera dans le crime qu’elle retrouvera le feu des passions. Elle n’aura plus besoin de se branler pour commettre un crime ; mais en commettant ce crime, elle desirera de se