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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/235

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satisfaites, nous envoient vers vous… Il faut d’abord que vous nous disiez ce que nous prépare l’avenir, voilà ving-cinq louis pour cela : il faut ensuite que vous nous donniez les moyens de maîtriser cet avenir en nous vendant une collection complette de tous les poisons que vous préparez. Voilà, poursuivit Clairwil, en lui donnant cinquante autres louis, la somme que vous prenez ordinairement pour apprendre à composer ces mêmes poisons, pour faire voir votre cabinet et votre jardin de plantes venimeuses : soyez assurée que nous n’en resterons point là. La première chose que j’observe, répondit la Durand, c’est que vous êtes deux dames fort jolies, et qu’il vous faut subir, avant que d’être satisfaites sur les objets que vous demandez, des cérémonies préliminaires qui, peut-être, ne vous plairont pas… De quoi s’agit-il, madame, dit Clairwil ? Il faut, répondit la sorcière, que vous me suiviez dans un cabinet fort obscur, où je vais vous faire passer, et que là, toutes les deux parfaitement déshabillées, vous soyez fustigées par moi. — Vigoureusement ? — Au sang, mes belles amies… oui, au sang : je n’accorde jamais rien sans cette