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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/254

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visage devint livide, les yeux lui sortaient de la tête, et le malheureux, en se débattant d’une manière horrible, tombe enfin à nos pieds, au milieu des contorsions et des convulsions les plus bisarres, pendant que nous répandions, tous quatre, des flots du foutre le plus impur et le plus abondant.

Voilà la plus divine de toutes les passions, dit Clairwil ; voilà celles qui me feront toujours tourner la tête, et auxquelles je me livrerai sans cesse avec délices toutes les fois que je le pourrai sans crainte. Jamais, dit la Durand, le meurtre causé par le poison ne peut en inspirer ; quels témoins vous trahiront dans ce cas ? quelles traces déposeront contre vous ? L’art du plus habile chirurgien y échoue, et il lui est presqu’impossible de discerner les effets du poison d’avec les causes d’une maladie naturelle d’entrailles ; niez, et soyez ferme ; que le crime soit gratuit ; que l’on ne vous trouve point d’intérêt à l’avoir commis, et vous serez toujours à couvert.

Poursuis, séductrice, poursuis, lui dit Clairwil, si je te croyais, je dépeuplerais, je crois, tout Paris ce soir.

La Durand prononça son mot barbare ; le silphe disparut.