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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/26

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l’enfreignent, et se regarde comme au-dessus d’elle, parce que la loi est l’ouvrage des hommes, et que la société, fille de la nature, n’écoute et ne suit que la nature.

1°. Il n’y aura aucune distinction parmi les individus qui composent la société, non qu’elle croye tous les hommes égaux aux yeux de la nature ; elle est loin de ce préjugé populaire, fruit de la faiblesse et de la fausse philosophie, mais elle est persuadée que toute distinction serait gênante dans les plaisirs de la Société, et qu’elle les troublerait nécessairement tôt ou tard[1].

2°. L’individu qui veut être reçu dans la société, doit renoncer à toute religion de quelqu’espèce qu’elle puisse être ; il doit s’attendre à des épreuves qui constateront son

  1. Il n’y aura jamais que le faible qui prêchera ce système absurde de l’égalité ; il ne peut convenir qu’à celui qui ne pouvant s’élever à la classe du fort, est, au moins, dédommagé en rabaissant à lui cette classe ; mais il n’est pas de systême plus absurde, plus contre la nature que celui-là ; et l’on ne le verra jamais s’ériger que chez la canaille, qui elle même renoncera, si-tôt qu’elle aura eu le tems de dorer ses haillons.