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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/345

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Et par conséquent quelques captures, interrompis-je. — Des captures, des vols, des incendies, des meurtres, tout ce qui se présente de criminel à moi, je l’exécute, parce que la nature m’a donné le goût et la faculté de tous les crimes, et qu’il n’en est aucun que je ne chérisse, et dont je ne fasse mes plus doux plaisirs. — Et la justice ? — Est nulle dans ce pays-ci ; voilà pourquoi je m’y suis placé : avec l’argent on fait tout ce qu’on veut… et j’en répands beaucoup[1].

Deux esclaves masculins de Minski, ba-

  1. Il y aurait le plus petit inconvénient dans un état à permettre aux gens riches de faire tout ce qu’ils voudraient pour de l’argent, et d’obtenir, par leurs trésors, l’absolution de tous les crimes. Cela vaudrait assurément bien mieux, que de les faire périr sur un échafaud. Ce dernier moyen ne rapporte rien au gouvernement ; l’autre pourrait devenir une branche très-considérable de richesses avec lesquelles on ferait face à une infinité de frais inattendus, que l’on ne couvre, qu’en multipliant des impôts onéreux, pesant également sur le coupable et sur l’innocent, tandis que ce que je propose ne gênerait que le coupable.