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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/14

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fit éprouver ; ce fut là où je reconnus toute la cruelle scélératesse de ce monstre ; il suffit d’être sur le trône pour porter ces infamies à leur dernier période : l’impunité de ces coquins couronnés les entraîne à des recherches que n’inventeraient jamais d’autres hommes. Enfin ce scélérat, ivre de luxure, arrache le cœur de cet enfant, et le dévore en perdant son foutre. Il restait la femme grosse ; amuse-toi de cette coquine, me dit Braschi, je te la livre ; je sens que je ne rebanderai plus, mais je ne te verrai pas moins jouir avec la plus entière volupté ; dans quelque état que je puisse être, le crime m’amuse toujours ; ne la ménage donc pas. L’infortunée s’approche. De qui est cet enfant, lui demandai-je. — D’un des mignons de sa sainteté. — Et cela s’est-il fait sous ses yeux ? — Oui. — Le père est-il ici ? — Le voilà. — Allons, dis-je à ce jeune-homme, fendez vous-même le ventre de celle qui porte votre fruit ; un effrayant supplice vous attend, si vous n’obéissez à la minute : le malheureux obéit ; je décharge en criblant de coups de poignards le corps de la victime, et nous nous retirons.

Braschi voulut absolument que je passasse