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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/181

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Voldomir. Et moi de même, dit Tergowitz. Eh bien ! repris-je, marchons, de ce moment, vers les frontières de cet indigne climat ; tâchons de les franchir, malgré les bayonnettes dont elles sont hérissées, et qu’une fois libres, la vie et la fortune des autres réparent amplement les pertes que nous a occasionnées la cruauté perfide de la putain qui nous enchaîne ici. Quelques bouteilles d’eau-de-vie cimentèrent le serment : nous allions nous enculer encore tous les trois pour le sceller de notre foutre, lorsqu’un jeune garçon de quinze ans vint prier Voldomir d’envoyer quelques peaux à son père, s’il en avait, et qu’elles lui seraient rendues sous peu de jours. Quel est cet enfant, dis-je à mes camarades ? Le fils d’un très-grand seigneur de Russie, répondit Voldomir, exilé comme nous pour avoir déplu à Catherine ; il demeure à cent verstes d’ici… Puis me parlant à l’oreille : puisque nous partons, me dit-il, et que nous serons loin avant que son père soit instruit, nous allons, si tu veux, nous en amuser… Oui, pardieu, répondis-je en attirant déjà brusquement le jeune homme vers moi, et rabattant sa culotte aux genoux ; il faut le