Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les derniers jets de mon foutre, enculé par Carle-Son.

Laissons-les là, dis-je alors, oui, abandonnons-les ainsi liées : les bêtes, dont cet île est remplie, vont les dévorer en détail ; elles vivront peut-être trois ou quatre jours de cette manière, et cette mort sera bien plus cruelle que celle que nous leur donnerions tout de suite. Carle-Son, dont le caractère est singulièrement féroce, voulait absolument les immoler à l’instant, afin disait-il, de ne pas perdre le doux plaisir de les voir expirer ; mais l’ayant convaincu que ce que nous faisions était plus scélérat, nous prenons congé de ces dames.

Dieu du ciel, s’écrie douloureusement Clotilde, voilà donc où nous entraîne une première faute ? Ce monstre m’a rendu bien coupable, je le sais, mais ô mon Dieu, que ta punition est sévére ! Ah ! ah ! dis-je à Carle-Son, voilà ce qu’on appelle une révolte envers l’Être-Suprême ; vengeons ce Dieu que nous révérons si bien : la punition du blasphême, était autrefois d’avoir la langue coupée, imitons cette justice des loix, il est d’ailleurs essentiel que ces deux putains ne puissent s’entendre ; et nous rap-