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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/264

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recherches de la table ; tout cède au plaisir absurde d’avoir un beau carrosse, une belle livrée, et par un contraste déplaisant à l’œil, avec la pompe et la magnificence des modernes, vous avez conservé la frugalité des anciens ; vos femmes sont impérieuses et sales, exigeantes et basses, sans usage du monde, sans lecture ; en d’autres climats, leur commerce, en gâtant le cœur, rafine au moins l’esprit. Ici les hommes ne jouissent pas même avec elles de ce dernier avantage ; les vices que l’on contracte dans leur société, sont sans retour, comme sans dédommagement : on perd tout avec elles, et l’on n’acquiert rien ».

« À côté du mal, il est juste pourtant de dire un peu de bien. Le fond de ton peuple est bon ; le Napolitain est vif, irascible, brusque, mais il revient avec facilité ; et son cœur qui paraît alors tout entier, n’est pas sans vertus. Presque tous les crimes qui se commettent ici, sont plutôt l’ouvrage du premier mouvement, que de la réflexion, et la preuve que ce peuple n’est pas méchant, c’est qu’il est très-nombreux à Naples, et qu’il s’y maintient sans police. Ce peuple t’aime, Ferdinand ; rends-le lui, soit cap-