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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/288

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L’épuisement de nos forces vint seul mettre un terme à ces voluptueuses orgies, et nous nous séparâmes.

À notre retour, nous trouvâmes Sbrigani blessé et dans son lit. On l’avait insulté à notre occasion ; quelques propos s’étaient tenus dans un café ; un Français, qui prétendait nous connaître, nous avait traitées de putains. Quoique dans le fait, peu de choses au monde fussent plus vraies, Sbrigani, par attachement, n’en voulut jamais convenir, et pour appuyer des mensonges, l’imbécille s’était fait donner deux bons coups d’épée dans le ventre.

Après lui avoir rendu les premiers soins, notre conversation dut naturellement tomber sur le duel.

Oh ! quelle folie, dit Clairwil, d’aller risquer sa vie dans un combat singulier, avec un homme, qui, décidément, a tort avec nous. Si cet homme (continua notre amie, en nous demandant la permission de se mettre un moment à la place d’un sexe, dont elle remplissait si bien les fonctions au besoin) si, dis-je, cet homme m’a manqué essentiellement, comment lui dois-je une pareille faveur, que celle de le re-