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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/52

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lait que par des supplices affreux. On ne se figure point ceux que sa féroce lubricité infligeait à cette malheureuse victime de son dégoût ; après l’avoir assomée, il la renversait à terre, et la foulait aux pieds ; d’autres fois, il la mettait en sang à coups de martinet, et plus souvent encore, il la prostituait à un fort vilain homme, que je ne connaissais pas, et dont il jouissait lui-même. Quel est cet homme, demandai-je à un jour à Pamphile à qui j’avais confié mes découvertes, et qui, pleine d’amitié pour moi, m’offrait de m’en faire faire de nouvelles. C’est me dit-elle, un scélérat de profession, que votre père a sauvé deux ou trois fois de la potence ; c’est un coquin qui, pour six francs, irait assassiner l’individu qui lui serait indiqué. Un des plus grands plaisirs de Borchamps, est de lui faire fouetter votre mère, et comme vous l’avez vu, de la lui prostituer ensuite. Borchamps adore cet homme, il le faisait très-souvent coucher avec lui, avant que vous n’occupassiez cette place, mais vous ne connaissez pas encore tout le libertinage de celui de qui vous tenez le jour, placez-vous demain, au même lieu où vous avez