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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/86

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ils n’en reçurent pas moins la sanction des loix divines et humaines.

Il faudrait bien ici se garder de considérer Clotilde comme coupable de toutes les actions qui viennent de vous être racontées : instrument passif de mes forfaits, elle n’en était nullement la cause, il s’en fallait bien que cette douce et charmante femme pût être taxée de scélératesse dans tout ce qui s’était passé : le meurtre de sa sœur, et de son mari où elle n’avait consenti par son silence, n’était bien sûrement que mon ouvrage ; elle était encore bien moins coupable de la mort de son père, et sans mes séductions, mes instigations, mes fausses preuves, elle périssait assurément bien plutôt que Burlington, Clotilde ne doit donc rien perdre aux yeux de ceux à qui je parle d’elle, du caractère primitif de candeur, de pudeur et d’aménité que je lui établis dans cette histoire. Aussi le remords, quoique je pusse lui dire, ne l’abandonna-t-il jamais : la manière dont j’acquiesçais à l’amour qu’elle m’avoua, vint néanmoins calmer quelque tems cet état de peine ; mais je le dis une fois pour toutes, afin que vous vous en souveniez, ne la voyez jamais que repentante, aussi