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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/97

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combien me donneras-tu par mois ? — Qu’avais-tu de Sophie ? — La valeur de cent louis de France. — Je te les donnes ; mais tu seras fidèle et soumise ? — Comme une esclave. — Il faut, de ce moment, que tu me remettes tes fonds ; il ne doit rester entre tes mains aucuns moyens de me manquer. — Les voilà, dit Emma, en m’apportant aussitôt sa cassette, — Mais, mon ange, tu as donc volé cette somme ? il serait impossible que cent louis par mois, t’eussent composée cette fortune ? — Crois-tu que j’aie quitté cette Messaline, sans avoir carressé son trésor ? j’aurais été bien dupe ! — Et si je te rendais ce que tu as fait ? — Borchamps, je t’aime, tout est à toi ; ce n’est pas un dépôt que je mets dans tes mains, c’est un don ; mais, ce don et mes faveurs, ne sont pourtant qu’à une condition. — Quelle est-elle ? — Je veux que nous nous débarrassions à l’instant, de cette ennuyeuse créature que tu traînes après toi, il faut absolument nous en amuser. — Tu me payes donc sa mort ? — Oui, les cent mille écus ne sont qu’à ce prix. — Friponne, tu es délicieuse ; cette idée m’amuse infiniment ; mais il faut embellir ce projet de quelques épisodes un peu