Aller au contenu

Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le repas se renflamma de nouveau au café servi par Augustine et Michette, Zelmire et Cupidon dirigés par la vieille Fanchon, à qui par singularité on avait commandé d’être nues comme les enfants. De ce contraste naquit la nouvelle fureur lubrique de Curval et il se livra à quelqu’également de choix avec la vieille et Zelmire, qui lui valut enfin la perte de son foutre. Le duc, le vit en l’air, servait Augustine de bien près, il braillait, il jurait, il déraisonnait et la pauvre petite toute tremblante se reculait toujours comme la colombe devant l’oiseau de proie, qui la guète et qui est prêt d’en faire sa capture, il se contenta pourtant de quelques baisers libertins et de lui donner une première leçon à compte de celles qu’elle devait commencer le lendemain, et les deux autres moins animés ayant déjà commencé leur méridienne, nos deux champions les imitèrent et on ne s’y réveilla qu’à 6 heures pour passer au salon d’histoire. Tous les quadrilles de la veille étaient variés, tant pour les sujets que pour les habillements, et nos amis avaient pour compagnes sur le canapé : le duc Aline, fille de l’évêque et par conséquent au moins nièce du duc, — l’évêque sa belle-sœur Constance, femme du duc et fille de Durcet, Durcet la jolie fille du duc et femme du président, et Curval pour se réveiller et se ranimer un peu sa fille Adélaïde femme de Durcet, l’une des créatures qu’il avait le plus de plaisir à taquiner à cause de sa vertu et de sa dévotion, il débuta avec elle avec quelques mauvaises plaisanteries, et lui ayant ordonné de prendre pendant toute la séance une posture très analogue à ses goûts, mais très gênante pour cette pauvre petite femme, il la menaça de tous les effets