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Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/140

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le jour, périssant pour la défendre lorsqu’elle fut enlevée et ce n’était pas sans des flots de larmes que cette idée cruelle s’offrait à sa tendre imagination. — „Ah, parbleu,“ dit le duc, „voilà une excellente chose, c’est votre maman que vous pleurez, ma petite morveuse, n’est-ce pas ? Approchez, approchez que je vous console,“ et le libertin échauffé et des préliminaires, et de ces propos, et de ce qu’il espérait, fit voir un vit foudroyant, qui paraissait vouloir une décharge. Cependant Marie amène l’enfant, c’était la duègne de ce quadrille, ses larmes coulaient en abondance, son accoutrement de novice, qu’elle avait ce jour-là, semblait prêter encore plus de charme, à cette douleur, qui l’embellissait, il était impossible, d’être plus jolie. — „Bougre de dieu,“ dit le duc, en se levant comme un frénétique, „quel joli morceau, à croquer, je vais faire ce que Duclos vient de dire, je vais lui barbouiller le con de foutre, — qu’on la déshabille,“ et tout le monde en silence attendait l’issue de cette légère escarmouche. — „Oh monsieur, monsieur,“ s’écria Sophie en se jetant88 aux pieds du duc, „respectez au moins ma douleur, je gémis sur le sort d’une mère qui me fut bien chère, qui est morte en me défendant et que je ne reverrai jamais, ayez pitié de mes larmes, et accordez-moi au moins cette seule soirée de repos.“ — „Ah foutre,“ dit le duc, en maniant son vit qui menaçait le ciel, „je n’aurais jamais cru que cette scène fut si voluptueuse, déshabillez donc, déshabillez donc,“ disait-il à Marie en fureur, „elle devrait déjà être nue, et Aline qui était sur le Sopha du duc, pleurait à chaudes larmes ainsi que la tendre Adélaïde qu’on entendait gémir dans la niche de Durcet qui loin de partager la douleur de