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Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/318

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fait éprouver, je crus qu’une telle pensionnaire ne pouvait que m’être d’un grand secours ; dès le lendemain de son arrivée, pour faire l’épreuve de ses talents fustigateurs, que l’on m’avait prodigieusement vantés, je la mis aux prises avec [86]un vieux commissaire, de quartier qu’il fallait fustiger à tour des bras depuis le bas de la poitrine jusqu’aux genoux et depuis le milieu du dos jusqu’aux gras des jambes, et cela jusqu’à ce que le sang distillât de partout, l’opération faite, le libertin troussait tout simplement la donzelle et lui plantait son paquet sur les fesses. Justine se comporta en véritable héroïne de Cythère, et notre paillard vint m’avouer que je possédais là un trésor et que de ses jours il n’avait été fustigé comme par cette coquine-là. — Pour lui faire voir le cas que je faisais d’elle, [87]je l’assemblai peu de jours après à un vieux invalide de Cythère, qui se faisait donner plus de mille coups de fouets sur toutes les parties du corps indistinctement et lorsqu’il était tout sanglant, il fallait que la fille pissât dans sa main à elle, et le frottât de son urine sur toutes les parties les plus molestes de son corps, cette lotion faite, on recommençait la besogne, alors, il déchargeait, la fille recueuillait avec soin dans ses mains le foutre qu’il rendait175) et elle le frictionnait une seconde fois avec ce nouveau baume. Succès égaux de la part de ma nouvelle emplette, et chaque jour plus amples louanges, mais il n’était plus possible de l’employer avec le [88]champion qui se présentait cette fois-ci ; cet homme singulier ne voulut de féminin que l’habit, mais dans le fait il fallait que ce fût un homme, et pour m’expliquer mieux : c’était par un homme habillé en femme, que le paillard voulait être fessé, et de quelle arme encore se servait-