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Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/32

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facilite beaucoup et à laquelle tous les gens voluptueux devraient se soumettre ; mais l’un de ces objets est de tenir cette partie la plus propre. Il s’en fallait beaucoup qu’il se trouve rempli chez Curval, car aussi sale en cette partie là que dans l’autre cette tête de calotte déjà naturellement fort grosse, devenait plus ample d’au moins un pouce de circonférence. Egalement malpropre sur toute sa personne le président, qui à cela joignait des goûts pour le moins aussi cochons que sa personne devenait un personnage dont l’abord assez mal odorant eut peu pu plaire à tout le monde, mais ses confrères n’étaient pas gens à se scandaliser pour si peu de chose et on ne lui en parlait seulement pas. Peu d’hommes avaient été aussi lestes et aussi débauchés que le président, mais entièrement blazé, absolument abruti il ne lui vertait plus que la dépravation et la crapule du libertinage. Il fallait plus de trois heures d’excès et d’excès les plus infâmes pour obtenir de lui un chatouillement voluptueux ; quant à la décharge quoiqu’elle eut lieu chez lui bien plus souvent que l’érection et presqu’une fois toujours, elle était cependant si difficile à obtenir ou elle n’avait lieu qu’en précédant des choses si singulières et souvent si cruelles ou si malpropres, que les agents de ses plaisirs y renonçaient souvent, et de là naissait chez lui une sorte de colère lubrique qui quelquefois par ses effets réussissait mieux que ses efforts. Curval était tellement englouti dans [le] bourbier du vice et du libertinage, qu’il lui était devenu comme impossible de tenir d’autres propos que de ceux là, il en avait sans cesse les plus salées expressions à la bouche comme dans le cœur