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Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/402

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ment les désirs de quelqu’espèce qu’ils puissent être, parce que pour le maintien de ses lois, les vices lui étant aussi nécessaires que la vertu, elle sait nous conseiller même à tour ce qui devient pour l’instant nécessaire à ses vues. — Oui, mes amis, je vous entretiendrai un autre jour de tout cela, mais pour l’instant, il faut que je perde du foutre ; car ce diable d’homme aux exécutions de la Grève m’a tout à fait gonflé les couilles.“ — Et passant au boudoir de fond avec Desgranges, Fanchon, ses deux bonnes amies, parce qu’elles étaient aussi scélérates que lui, ils se firent suivre tous trois d’Aline, de Sophie, d’Hébé, d’Antinous et de Zéphire, je ne sais trop ce que le libertin imagina au milieu de ces sept personnes, mais cela fut long, on l’entendit beaucoup crier : „Allez donc,“ „terminez donc,“ „mais ce n’est pas ce que je vous demande,“ — et autres propos d’humeur entremêlés de jurements, auxquels on le savait fort sujet dans ces scènes de débauche, et les femmes reparurent enfin très rouges, très échevelées et ayant l’air d’avoir été furieusement plottées de tous les sens. — Pendant ce temps-là le duc et ses deux amis n’avaient pas perdu leur temps, mais l’évêque était le seul, qui eût déchargé et d’une manière si extraordinaire, qu’il ne nous est pas encore permis de la dire. On fut se mettre à table où Curval philosopha encore un peu. Car les passions chez lui, n’influaient en rien sur le système ; ferme dans ses principes, il était aussi impie, aussi athée, aussi criminel en venant de perdre son foutre, que dans le feu de son tempérament, et voilà comme tous les gens sages devraient être, jamais le foutre ne doit ni dicter, ni diriger les principes, c’est aux principes à régler la