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Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/408

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sur elle en vomissant des atrocités qu’un porte-faix n’oserait prononcer. Il résulta de cette scène quelque chose de fort plaisant, c’est qu’elle valut un sermon à cette jolie fille, elle jura qu’elle ne s’exposerait de la vie à pareilles aventures et j’appris 8 jours après, qu’elle était dans un couvent pour le reste de ses jours. Je le dis au jeune homme, qui s’en amusa prodigieusement et qui me demanda dans la suite quelque nouvelle conversion à faire. — [137]Un autre, poursuivit Duclos, m’ordonnait de lui chercher de filles extrêmement sensibles, et qui fussent dans l’attente d’une nouvelle, dont la mauvaise tournure put leur causer une révolution de chagrin des plus fortes. Ce genre me donnait beaucoup de peine à trouver, parce qu’il était difficile, d’en imposer là. — Notre homme était connaisseur depuis le temps, qu’il jouit au même jeu, et d’un coup d’œil il voyait si le coup qu’il portait frappait juste. Je ne le trompais donc point, et donnais toujours des jeunes filles, positivement dans la disposition d’esprit qu’il désirait. — Un jour, je lui en fis voir une, qui attendait de Dijon des nouvelles d’un jeune homme, qu’elle idolâtrait, et que l’on nommait Valcourt. Je les mets aux prises : „D’où êtes-vous, mademoiselle,“ lui demanda honnêtement notre libertin. — „De Dijon, monsieur.“ — „De Dijon — „Ah mortbleu ! Voilà une lettre, que j’en reçois à l’instant, où l’on vient de m’apprendre une nouvelle, qui me désole.“ — „Et qu’est-ce que c’est ?“ demanda avec intérêt la jeune fille. [Comme je connais les gens de Dijon,] ça peut m’intéresser. — „Oh non,“ reprend notre homme, „ elle n’intéresse que moi, c’est la nouvelle de la mort d’un jeune homme auquel je prenais le plus vif intérêt, il venait