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Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/41

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pandue sur toute sa personne et principalement dans ses traits, lui donnait l’air d’une héroïne de roman, ses yeux extraordinairement grands étaient bleux, ils exprimaient à la fois la tendresse et la décence ; deux grands sourcils minces mais singulièrement tracés ornaient un front peu élevé, mais d’une noblesse, d’un tel attrait qu’on eut [cru] qu’il était le temple de la pudeur même, son nez étroit, un peu servi du haut descendait insensiblement dans une forme demi aquilin, ses lèvres étaient minces, bordés de l’incarnat le plus vif, et sa bouche un peu grande, c’était le seul défaut de sa céleste physionomie, ne s’ouvrait que pour faire voir 32 perles que la nature avait l’air d’avoir semé parmi des rosers. Elle avait le col un peu long singulièrement attaché par une habitude assez naturelle la tête toujours un peu penchée sur l’épaule droite surtout quand elle écoutait, mais que de grâces lui prétait cette intéressante attitude. Sa gorge était petite fort ronde, très ferme et très soutenue, mais à peine y avait-il de quoi remplir la main, c’était comme deux petites pommes que l’amour en se jouant avait apporté là du jardin de sa mère. Sa poitrine était un peu pressée, aussi l’avait-elle fort délicate, son ventre était uni et comme du satin, une petite motte blonde peu fournie servait comme péristile au temple, où Venus semblait exiger son hommage, ce temple était étroit au point de n’y pouvoir même introduire un doigt sans la faire crier et cependant grâce au président depuis près de deux lustres le pauvre enfant n’était plus vierge, ni par là, ni du côté délicieux qu’il nous reste encore à tracer ; que d’attraits possédait ce second temple quelle chute de reins, quelle coupe de