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Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/411

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dès qu’il pouvait l’apercevoir. — [139]Un second campait une femme grosse de 7 mois sur un piédestal isolé à plus de 15 pieds de hauteur, elle était obligée de s’y tenir droite, et sans perdre la tête, car si malheureusement elle lui eût tourné, elle et son fruit, étaient à jamais écrasés, le libertin dont je vous parle, très peu touché de la situation de cette malheureuse qu’il payait pour cela, l’y retenait jusqu’à ce qu’il eût déchargé et il se branlait devant elle en s’écriant.“ — „ Ah la belle statue, le bel ornement, la belle impératrice !“ — „Tu aurais secoué la colonne, toi, n’est-ce pas, Curval,“ dit le duc. — „Oh point du tout, vous vous trompez, je connais trop le respect qu’on doit à la nature et à son ouvrage le plus intéressant de tous, n’est-ce pas la propagation de notre espèce, n’est-ce pas une espèce de miracle, que nous devons sans cesse adorer, et qui doit nous donner pour celles, qui le font, le plus tendre intérêt, pour moi, je ne vois jamais une femme grosse sans être attendri ; imaginez-vous donc ce que c’est qu’une femme, qui comme un fou, fait éclore un peu de morve au fond de son vagin ; y a-t-il rien de si beau, rien de si tendre que cela ; Constance, venez, je vous en prie, venez, que je baise en vous l’autel où s’opère à présent un si profond mystère, et comme elle se trouvait positionnée dans sa niche, il n’eut pas loin à aller chercher ce temple, qu’il voulait desservir, mais il y a lieu de croire, que ce ne fut pas absolument, comme l’attendait Constance, qui pourtant ne s’y fiait qu’à demi, car on lui entendit sur-le-champ jeter un cri, qui ne ressemblait nullement à la suite du culte, ou du hommage. Et Duclos voyant, que le silence avait succédé, termina ses récits par le conte suivant. —