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Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/413

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les 8 fouteurs et on passa presque toute la nuit à se faire foutre, et à boire des liqueurs. — On fut se mettre au lit deux heures à la pointe du jour. Et le lendemain ramena et les évènemens et les récits, que le lecteur trouvera, s’il prend la peine de lire ce qui suit.


Vingt-neuvième journée.


Il y a un proverbe, et il est une fort bonne chose, que les proverbes, il y a un, dis-je, qui prétend que „l’appétit vient en mangeant,“ ce proverbe tout grossier qu’il est, a pourtant un sens très étendu ; il veut dire qu’à force de faire des horreurs, on en désire des nouvelles, et que plus on fait, plus on désire ; c’était l’histoire de nos insatiables libertins, par une dureté impardonnable, par un détestable raffinement de débauche, ils avaient condamné, comme on le dit, leurs malheureuses épouses à leur rendre au sortir de la garderobe, les soins les plus vils et les plus malpropres, ils ne s’en tinrent point là, et de ce même jour on proclama une nouvelle loi, qui parut être l’ouvrage du libertinage sodomite de la veille, une nouvelle loi, dis-je, qui statuait qu’elles serviraient à compter du 1er de décembre, toute à fait de vase à leurs besoins et que les besoins, en un mot, gros ou petits, ne se feraient jamais que dans leur bouche, que chaque fois que messieurs voudraient satisfaire à ces besoins, ils seraient suivis des quatre sultanes, pour leur rendre, le besoin fait, le service que leur rendaient jadis les épouses, et qu’elles ne pouvaient plus leur rendre à présent, puisqu’elles allaient servir à quelque chose de plus grave ; que ces quatre sultanes officiantes seraient : Colombe pour