Aller au contenu

Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

par le copiste dans le déchiffrement de l’écriture de l’original.

Ce n’est qu’après qu’un amateur allemand en eut fait l’acquisition, qu’il fut possible à un éminent linguiste d’arriver à déchiffrer cette écriture microscopique et presque illisible et à faire une copie fidèle du texte. C’est cette copie qui m’a servi de base pour l’édition imprimée que j’en fais aujourd’hui, édition qui est la première et doit rester unique.

Il n’y a pas le moindre doute que ce manuscrit ne soit le véritable original de l’ouvrage principal du Marquis de Sade dont Rétif de la Bretonne parle dans sa „Théorie du Libertinage” et comme une autorité parisienne l’a affirmé par-devant notaire. Un seul regard jeté sur ce singulier manuscrit suffit du reste pour faire tomber tous les doutes que l’on pourrait élever sur son authenticité.

Il est formé d’une longue bande de papier composée de feuilles de 11 cent. de largeur, soigneusement collées l’une à la suite de l’autre. Le tout forme une bande d’une longueur de 12,10 mètres, dont les deux faces sont couvertes d’écriture, de sorte que l’on se trouve en présence d’une „première" et d’une „deuxième” bande.

Le texte tout entier est de l’écriture élégante et caractéristique bien connue du Marquis de Sade, formée de lettres microscopiques ; le marquis avait peu de papier et devait économiser la place. Cette écriture ressemble à celle de tous les autres manuscrits du Marquis de Sade ; sa forme pointue toute particulière frappe immédiatement et l’a fait nommer spirituellement, par allusion au texte même, „écriture lancette”.

En outre, le sujet, ainsi que le style ressemblent aux autres écrits du marquis. Quiconque a lu „Justine et