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deux ou trois soupirs, et son joli petit vit lança à trois pieds de lui cinq ou six jets d’un petit foutre doux et blanc comme de la crème, qui vint tomber sur la cuisse de Durcet, placé le plus près de lui, et qui se faisait branler par Narcisse en regardant l’opération. Le fait bien constaté, on caressa et baisa l’enfant de toute part ; chacun voulut recueillir une petite portion de ce jeune sperme, et comme il parut qu’à son âge et pour un début, six décharges n’étaient pas trop, aux deux qu’ils venaient de faire nos libertins lui en firent joindre chacun une, qu’il leur répandit dans la bouche. Le duc, s’étant échauffé de ce spectacle, s’empara d’Augustine et la branla sur le clitoris avec la langue jusqu’à ce qu’elle eût déchargé deux ou trois fois, ce que la petite friponne, pleine de feu et de tempérament, fit bientôt. Pendant que le duc polluait ainsi Augustine, il n’y avait rien de si plaisant que de voir Durcet, venant recueillir les symptômes du plaisir qu’il ne procurait point, baiser mille fois sur la bouche cette belle enfant, et avaler, pour ainsi dire, la volupté qu’un autre faisait circuler dans ses sens. Il était tard, on fut obligé de soustraire la méridienne et de passer au salon d’histoire, où Duclos attendait depuis longtemps. Dès que tout le monde fut arrangé, elle poursuivit le récit de ses aventures dans les termes suivants :

« J’ai déjà eu l’honneur de vous le dire, messieurs, il est très difficile de comprendre tous les supplices que l’homme invente contre lui-même pour retrouver, dans leur avilissement ou dans leurs douleurs, ces étincelles de plaisir que l’âge ou la satiété lui ont fait perdre. Croiriez-vous qu’une de ces espèces de gens, homme de soixante ans, et singulièrement blasé sur tous les plaisirs de la lubricité, ne les réveillait plus dans ses sens qu’en se faisant brûler avec une bougie sur toutes les parties de son corps et principalement sur celles que la nature destine à ces plaisirs-là ? On la lui éteignait fortement sur les fesses, le vit, les couilles, et surtout sur le trou du cul ; il baisait un derrière pendant ce temps-là, et quand on lui avait vivement renouvelé quinze ou vingt fois cette douloureuse opération, il déchargeait en suçant l’anus que sa brûleuse lui présentait.

« J’en vis un autre, peu après, qui m’obligeait à me servir d’une étrille de cheval, et de le panser avec, sur tout le corps, précisément comme on aurait fait de l’animal que je viens de nommer. Dès que son corps était tout en sang, je le frottais avec de l’esprit-de-vin, et cette seconde douleur le faisait abondamment décharger sur ma gorge : tel était le champ de bataille qu’il voulait arroser de son foutre. Je me mettais à genoux devant lui, je pressais son vit dans mes tétons, et il y répandait tout à l’aise l’âcre superflu de ses couilles.

« Un troisième se faisait arracher brin à brin tout le poil des fesses. Il se branlait pendant l’opération sur un étron tout chaud que je venais de lui faire. Puis, à l’instant où un foutre de convention m’apprenait l’approche de la crise, il fallait, pour la déterminer, que je lui dardasse dans chaque fesse un coup de ciseaux qui le fît saigner. Il avait le cul couvert de ces plaies, et à