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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/124

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nuait cette sirène, ce crime n’existe que par le mélange du même sang ; mais ce ne sont ici que des liens de convention, vous ne tenez à Charles que par alliance. Ah ! croyez-moi, ne balancez point, vous connaissez Charles, il n’est que trop certain qu’Antonio l’a laissé maître de vos jours, et je ne vous réponds pas des effets de sa vengeance, si vous continuez à l’irriter par des refus.

Mais aucun sophisme ne réussit ; ces indignes propos révoltèrent Laurence, elle brava toutes les menaces, et rien ne put la déterminer. Camille, répondait en pleurant la jeune épouse de Strozzi, vous m’avez assez plongé dans le malheur, ne cherchez pas à m’y engloutir. De tous les fléaux qui m’écrasent, le plus affreux pour moi, serait de manquer à mon époux ; non, Camille, non, je ne conserverai point mes jours au prix d’un pareil crime. De toute façon il faut que je périsse, mon arrêt est prononcé, je ne le sens que trop, la mort ne sera rien pour moi, si je la reçois innocente, elle me serait horrible, si j’étais coupable. —