Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/126

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le trouble horrible de ma conscience ne me laisserait pas goûter un seul instant de calme, j’expirerais de même et dans un désespoir dont il aurait bientôt connu la source.

Ce ne fut pas sans d’affreux accès de fureur que Charles apprit le peu de succès des sollicitations de Camille ; les obstacles conduisent à la cruauté dans une âme comme celle de Strozzi. Allons, dit Charles, changeons de route, ce que je n’obtiens pas de la ruse… des tourmens, me le vaudront peut-être ; l’espoir la soutient, ses chimères la consolent, il faut en la traitant avec sévérité, anéantir toutes ses illusions… elle me détestera, que m’importe… elle me hait déjà… Camille il faut la mettre dans une prison plus affreuse, il faut lui ôter toutes les douceurs dont elle jouit maintenant, lui arracher sur-tout ce portrait où elle puise les forces qui l’engagent à me résister, qui la console et la fortifie dans ses maux… il faut lui rendre enfin sa situation si funeste, doubler tellement le