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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/129

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assez malheureuse, si je n’en triomphais que dans les bras du sommeil.

Charles se retire ; Camille à force de soins ranime les sens de sa maîtresse, et l’abandonne à ses réflexions.

Quand Laurence voit Camille entrer le troisième jour ensuite, elle étend les bras vers cette furie, elle la conjure d’obtenir sa mort ; pourquoi veut-on me conserver plus long-temps dit-elle, puisqu’il est sûr que je n’accorderai jamais ce qu’on exige de moi ? Qu’on abrège mes jours, je le demande avec instance ; ou surmontant à la fin les principes de religion qui m’ont retenus jusqu’ici, je me détruirai certainement : moi-même ; mes maux sont trop affreux pour que je puisse les endurer plus long-temps ; dites à Charles qui se plaît à me faire souffrir, que le bonheur qu’il goûte est prêt à s’éteindre, que je le supplie de m’en sacrifier les derniers instans, en me plongeant tout de suite au tombeau.

Camille ne répond que par de nouvelles séductions ; il n’est rien qu’elle ne