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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/134

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cria Antonio, voulant garantir encore une fois la vie de cet infortuné. Non, laisse-le, dit Louis, voilà comme devraient périr tous les traîtres ; celui-ci n’eût vécu que pour redevenir encore l’horreur du monde et de sa famille, qu’il retourne aux enfers, dont il ne s’échappa que pour notre malheur, qu’il y retourne effrayer, s’il se peut, les ombres du Stix, par l’affreux récit de ses crimes, qu’il en soit repoussé comme il l’est de nous ; c’est le dernier tourment que je lui souhaite.

Laurence est enlevée de son cachot… à peine peut-elle suffire à la surprise d’un tel évènement. Des larmes, dans les bras de son cher époux, deviennent les seules expressions qui lui soient permises, dans l’état violent où elle se trouve.

Des embrassemens, des félicitations lui font bientôt oublier ses malheurs, et ce qui les efface entièrement de son âme innocente et pure, c’est la félicité qui l’entoure… c’est le bonheur que répandit sur elle ce vertueux époux, pendant les