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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/136

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SONNET.


Quando giunse a Simon l’alto concerto

Ch’a mio nome gli pose in man lo stile ;
S’avesse dato all’ opera gentile
Con la figura voce, ed intellecto ;
Di sospir molti mi s gombrava il petto :

Che cio altri han più caro, a me fan vile ;


Pero ch’a vista ella si mostra umile,

Promettendomi pace nell’ aspetto
Ma poi ch’ i vengo a raggionare con lei ;
Benignamente assai par che m’ascolte
Se risponder s’avessc a’ detti miei.
Pigmalion, quanto lodar’ ti dei
Dell’ imagine tua, se mille volte

N’avesti quel ch’i’ sol’ una vorrei ;


Traduction.


Lorsque Simon à ma prière,

Fit ce portrait si ressemblant ;
À cette image qui m’est chère,
S’il eût donné la voix, le sentiment,
Ah ! qu’il m’eût épargné le soupirs et de larmes !
Laure dans ce portrait déployant mille charmes,
Me traite avec douceur et m’annonce la paix :
Si j’ose lui parler, je crois voir dans ses traits,
Qu’elle est sensible à mes alarmes ;
Pour me répondre, hélas ! il lui manque la voix.
Heureux Pigmalion ! tu reçus mille fois,
Cette faveur de ton ouvrage,
Qu’une seule fois je voudrais

Obtenir de ma chère image[1].
  1. Mémoires pour la vie de Pétrarque, tome I, page 400.