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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/141

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reusement pour moi, Falkeneim (c’était son nom) parlait on ne saurait mieux l’allemand et l’anglais, seuls idiômes du nord, par lesquels je pus correspondre avec lui ; au moyen de la première de ces langues, que nous préférâmes l’un et l’autre, nous pûmes converser sur tous les objets, et il me devint facile d’apprendre de lui l’anecdote, que je vais incessamment rapporter.

À l’aide d’un panier et d’une corde, machine disposée de façon à ce que le trajet se fasse sans aucun danger, nous arrivâmes au fond de cette mine, et nous nous trouvâmes en un instant à cent-vingt toises de la surface du sol. Ce ne fut pas sans étonnement que je vis là, des rues, des maisons, des temples, des auberges, du mouvement, des travaux, de la police, des juges, tout ce que peut offrir enfin le bourg le plus civilisé de l’Europe.

Après avoir parcouru ces habitations singulières, nous entrâmes dans une taverne, où Falkeneim obtint de l’hôte tout ce qu’il fallait pour se rafraîchir ; d’assez bonne bierre, du poisson sec, et