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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/143

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voyant que le procédé n’avait que moi pour objet, et croyant reconnaître ma patrie, me fit un compliment français, qu’il débita très-correctement, puis il s’informa de Falkeneim, s’il y avait quelques nouvelles à Stockholm ; il nomma plusieurs personnes de la cour, parla du roi, et tout cela avec une sorte d’aisance et de liberté qui me le firent considérer avec plus d’attention. Il demanda à Falkeneim s’il n’imaginait pas qu’il y eût un jour quelque rémission pour lui, à quoi mon conducteur lui répondit d’une façon négative, en lui serrant la main avec affliction ; aussi-tôt le prisonnier s’éloigna, le chagrin dans les yeux, et sans vouloir rien accepter de nos mets, quelques instances que nous lui en fissions. Un instant après il revint, et demanda à Falkeneim s’il voudrait bien se charger d’une lettre qu’il allait se presser d’écrire ; mon compagnon promit tout, et le prisonnier sortit.

Dès qu’il fut dehors ; quel est cet homme, dis-je à Falkeneim ? Un des premiers gentilshommes de Suède, me ré-