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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/171

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leuse Ernestine ne sentit pas comme elle l’aurait dû, le chagrin dont elle accablait son malheureux amant. Le colonel fut également comblé d’honneurs, le comte lui parla beaucoup, il lui offrit ses services à Stockholm, l’assura que trop jeune encore pour se retirer, il devait se faire attacher à quelques corps, et achever de courir les grades, auxquels ses talens et sa naissance devaient le faire aspirer, qu’il le servirait en cela comme dans tout ce qu’il pourrait desirer à la cour, qu’il le suppliait de ne le pas ménager, et qu’il regarderait comme autant de jouissances personnelles à lui, chacun des services qu’un si brave homme le mettrait à même de lui rendre. Le bal cessa avec la nuit, et l’on se retira.

Dès le lendemain le sénateur Oxtiern pria madame Scholtz de lui donner les plus grands détails sur cette jeune Scithe dont l’image avait, été toujours présente à ses sens depuis qu’il l’avait apperçue. C’est la plus belle fille que nous ayons à Nordkoping, dit la négociante en-