Aller au contenu

Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’elle conserve ou qu’elle anéantisse différemment d’un autre ; je ne connais entr’eux d’autre distinction que celle qu’y place la vertu ; le seul homme qui soit fait pour être méprisé, est celui qui n’use des droits que lui accordent de fausses conventions, que pour se livrer plus impunément au vice. Levez-vous, comte ; fussiez-vous un prince, j’exigerais de vous la satisfaction qui m’est due ; faites-la moi, vous dis-je, ou je vous brûle la cervelle, si vous ne vous hâtez de vous défendre. Un instant, dit Oxtiern, en s’habillant ; asseyez-vous, jeune homme, je veux que nous déjeûnions ensemble avant que de nous battre… Me refuserez-vous cette faveur ? À vos ordres, comte, répondit Herman, mais j’espère qu’après, vous vous rendrez de même à mon invitation… On sonne, le déjeûner se sert, et le sénateur ayant ordonné qu’on le laisse seul avec Herman, lui demande, après la première tasse de café, si ce qu’il entreprend est de concert avec Ernestine ? — Assurément non, sénateur, elle ignore que je suis chez