Aller au contenu

Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/199

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gnerait à cet arrangement, pendant l’intervalle duquel le colonel lui-même honoré d’une pension, et peut-être d’un grade, n’en deviendroit que plus en état de faire du bien à sa fille.

Cette clause ne plut pas à Ernestine ; elle éveilla quelques soupçons, dont elle fit aussitôt part à son père. Le colonel prétendit n’avoir jamais conçu les projets d’Oxtiern, d’une manière différente de celle-là ; et quel moyen y aurait-il d’ailleurs, continuait Sanders, de faire quitter Nordkoping à Herman, avant qu’il n’eût fini ses comptes avec la Scholtz ; Ernestine versa quelques larmes, et toujours entre son amour et la crainte de nuire à son père, elle n’osa insister sur l’extrême envie qu’elle aurait eue de ne profiter des offres du sénateur qu’à l’instant où son cher Herman se serait trouvé libre.

Il fallut donc se déterminer au départ ; Herman fut invité par le colonel de venir souper chez lui pour se faire leurs mutuels adieux ; il s’y rendit, et cette