Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/205

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gemens furent pris pour lui procurer tous les plaisirs possibles, afin de l’étourdir, de l’enivrer et de lui faire oublier son amant.

La maison de la Plorman était naturellement solitaire ; cette femme, déjà vieille, et naturellement avare, voyait assez peu de monde ; et c’était peut-être en raison de cela, que le comte, qui la connaissait, n’avait été nullement fâché du choix d’habitation que le colonel avait fait.

Il y avait chez madame Plorman un jeune officier du régiment des Gardes, qui lui appartenait d’un degré de plus près qu’Ernestine, et qui, par conséquent, avait plus de droit qu’elle à la succession ; on le nommait Sindersen, bon sujet, brave garçon, mais naturellement peu porté pour des parens qui, plus éloignés que lui de sa tante, paraissaient néanmoins former sur elle les mêmes prétentions. Ces raisons établirent un peu de froid entre lui et les Sanders ; cependant il fit politesse à Ernestine, vécut avec le colonel, et sut déguiser