Aller au contenu

Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/207

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et tombe presqu’évanoui quand il s’apperçoit du larcin qu’on lui a fait ; il court chez sa protectrice… Oh ! madame, s’écrie-t-il éperdu, nous sommes volés. — Volés, mon ami… personne n’est entré chez moi, et je réponds de ma maison. — Il faut pourtant bien que quelqu’un soit entré, madame, il le faut bien, puisque les fonds n’y sont plus… et que vous devez être sûr de moi. — Je pouvais l’être autrefois, Herman, mais quand l’amour tourne l’esprit d’un garçon tel que vous, tous les vices, avec cette passion, doivent s’introduire dans son cœur… Malheureux jeune homme, prenez garde à ce que vous avez pu faire ; j’ai besoin de mes fonds dans l’instant ; si vous êtes coupable, avouez-le moi… mais si vous avez tort, et que vous ne vouliez rien dire, vous ne serez peut-être pas le seul que j’envelopperai dans cette fatale affaire… Ernestine partie pour Stockholm au moment où mes fonds disparaissent… qui sait si elle est encore dans le royaume ?… elle vous précède… c’est un enlèvement